Même si la majorité des constructeurs proposent plusieurs modèles électriques, l’électrification de l’industrie automobile est loin d’être aussi rapide qu’on le prévoyait il y a quelques années. D’ailleurs, Christian Mueller, le Vice-Président de Stellantis, aurait lui-même confié au magazine Reuters que le moteur à combustion devrait continuer d’être présent dans le groupe jusqu’en 2050 au moins, et ce, même lorsque les modèles électriques auront pris le dessus.
Il y a plusieurs raisons qui expliquent cette situation à commencer par la crise de la Covid-19. La pénurie de main-d’œuvre générée par le virus a engendré des retards considérables à tous les niveaux. Ensuite, il y a eu la pénurie de matériaux qui est encore un problème aujourd’hui d’ailleurs. Les infrastructures sont loin d’être aussi développées que ce qui était initialement prévu. Ensuite, il y a la flambée des prix et les hausses des taux d’intérêt sur certains marchés. Tout ça a fait en sorte que le développement de nouveaux modèles et de nouvelles technologies est beaucoup plus lent que prévu.
Des sources d’énergie alternative
Si l’électricité fait définitivement partie de la solution de l’avenir en matière d’automobile il ne s’agit pas de la seule option. Plusieurs constructeurs travaillent sur le développement d’un biocarburant qui pourrait bientôt remplacer l’essence telle qu’on le connait. Un tel carburant pourrait largement justifier le fait que l’on continue de produire des moteurs à combustion. Il ne faut pas oublier que les nouveaux moteurs sont bien plus efficaces. Ainsi, même si le biocarburant est plus dispendieux, le coût énergétique pourrait demeurer similaire à moyen terme.
Ironiquement, j’ai eu une discussion sur le sujet avec un ingénieur cette semaine. Ce dernier avait un point intéressant sur les motorisations électriques. Selon lui, tant qu’il ne sera pas possible de recharger un véhicule électrique aussi rapidement que de faire le plein, la majorité des acheteurs vont demeurer plus frileux à l’idée de rouler en véhicule électrique. Ensuite, il y a le poids des batteries qui affecte considérablement certains composants d’un véhicule électrique comme les pneus et la suspension. Il faudra donc que les batteries soient plus légères à long terme.
Dans tous les cas, on est assez proche du but, car certains véhicules sont capables de bénéficier d’une recharge de 10 à 80 % en moins de 20 minutes, ce qui est très rapide. Lorsque le 80 % d’énergie représentera une autonomie similaire à celle d’un modèle à essence, il est clair que les acheteurs vont s’intéresser davantage aux modèles électriques, surtout si on peut récupérer ce niveau d’énergie en quelques minutes à peine.
Jean-Sébastien Poudrier